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Université de Montréal

Je suis directrice de deux équipes des ressources humaines que sont l’acquisition de talents et la rémunération. Nous mettons en place des stratégies pour recruter et retenir des employés. C’est aussi notre mandat d’assurer la diversité de la main-d’œuvre de l’UdeM et d’inclure notamment les personnes en situation de handicap.

Quels sont les mythes à déconstruire lorsqu’on embauche une personne en situation de handicap?

Il y en a plusieurs. On pourrait penser que ces personnes ne peuvent accomplir que certaines tâches. Pourtant, si elles ont la formation et les compétences, elles peuvent accéder à tous types d’emploi. Chaque cas est particulier et un même handicap n’entraîne pas forcément les mêmes besoins. Certains gestionnaires craignent que ce soit cher et compliqué d’intégrer quelqu’un en situation de handicap. En réalité, ces personnes ont bien souvent apprivoisé leur handicap et peuvent s’adapter à leur milieu de travail. Lorsqu’il y a des coûts d’adaptation, ils sont d’environ 500 $. Ce n’est rien d’astronomique! Parfois, il s’agit d’acquérir un simple logiciel ou du matériel particulier pour que le travail puisse être accompli. Pour les cas plus complexes, l’Université peut obtenir certaines subventions gouvernementales. L’employée ou l’employé en situation de handicap peut aussi être accompagné par le Service externe de main-d’œuvre.

Comment l’UdeM facilite-t-elle l’intégration des employés en situation de handicap?

Dès le processus de sélection, la conseillère en acquisition de talents demande aux candidates et candidats s’ils ont besoin d’accommodements. Ne serait-ce que pour se rendre à l’entrevue : les personnes à mobilité réduite choisiront peut-être de passer une entrevue en ligne, alors que celles qui ont une déficience auditive pourront être accompagnées d’un interprète. Certaines personnes préfèrent attendre plus tard dans le processus de sélection pour mentionner qu’elles auront besoin d’accommodements une fois en poste.

Quand la personne en situation de handicap est officiellement engagée, elle a aussi la possibilité de remplir un formulaire d’autodéclaration de handicap. Par exemple, elle peut signaler un déficit de l’attention, une fragilité sur le plan de la santé mentale, une déficience auditive ou visuelle. À partir de ce moment, nous analysons ses besoins et désignons avec elle et son gestionnaire quels sont les accommodements dont elle pourrait bénéficier.

Comment l’intégration des personnes en situation de handicap a-t-elle évolué à l’UdeM au cours des dernières années?

Il y a 10 ans, on comptait à peine plus de 1 % de personnes en situation de handicap employées par l’UdeM. En 2020, elles sont passées à 4,75 % et, en 2023, à 7,2 %. C’est un bond important en matière de représentativité, lorsqu’on sait que les personnes en situation de handicap forment 15 % de la population active. En 2021, la Direction des ressources humaines de l’UdeM a sondé une centaine de personnes en situation de handicap pour mieux comprendre leur situation et faciliter leur intégration. À la suite de cette consultation, plusieurs actions ont été mises en œuvre, notamment des activités de sensibilisation auprès du personnel et des gestionnaires, des mesures de soutien dans le processus de recrutement et des ateliers sur les biais inconscients. Nous continuons d’améliorer nos pratiques pour que tous les talents, quelles que soient leurs caractéristiques, aient une expérience positive à chaque étape de leur passage à l’UdeM. Nous sommes conscients que, la plupart du temps, c’est l’environnement qui empêche les personnes d’exprimer tout leur potentiel, pas leur handicap.