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Université de Montréal

Portrait de chercheur

Aarlenne Khan

Une meilleure vision du fonctionnement du cerveau

Aarlenne Khan

ÉCOLE D’OPTOMÉTRIE

Professeure agrégée à l’École d’optométrie

Directrice du Laboratoire de la vision, de l’attention et de l’action

 

Bien qu’Aarlenne Khan soit professeure agrégée à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal, les sujets qui participent à ses études n’ont pas forcément de problèmes de vision. Ce qui ne veut pas dire qu’ils réussissent haut la main les examens auxquels elle les soumet. « Nous testons des personnes qui souffrent, par exemple, de la maladie de Parkinson, de dégénérescence maculaire ou qui ont subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ayant causé des dommages au cerveau. Elles n’ont pas de problèmes visuels, mais plutôt de perception, ce qui peut nuire à la manière dont elles traitent l’information », explique la directrice du Laboratoire de la vision, de l’attention et de l’action.

C’est en poursuivant ses études doctorales en neuroscience cognitive qu’Aarlenne Khan a vu le potentiel de ce champ de recherche. Durant sa thèse en cotutelle, elle a été en contact avec des gens qui, à la suite d’un AVC, parvenaient difficilement à bouger leurs yeux et leurs bras. « J’ai été fascinée! » Depuis, elle s’intéresse à l’interaction entre la vision, l’attention et les mouvements. « Nous étudions les fonctions normales du cerveau en observant ce qui se passe lorsqu’une région est lésée. En comprenant mieux ce qui altère les processus cérébraux, nous serons en mesure de trouver des façons de les améliorer », affirme celle qui est née au Kenya et dont les parents ont immigré à Toronto alors qu’elle n’avait que 12 ans.

Aarlenne Khan n’aurait jamais imaginé devenir chercheuse (à l’université, elle avait d’abord envisagé d'étudier les langues avant de se tourner vers la psychologie et les neurosciences), mais elle a certainement un esprit scientifique… et la persévérance d’une détective de séries télévisées! « Lorsque j’ai une intuition, je peux passer des heures à fouiller les données de mes recherches. C’est presque de l’entêtement! » Elle fait une pause puis, pragmatique, ajoute : « J’ai lu quelque part que l’intuition, c’était en réalité la manifestation d’une expertise. » On souhaite que son expertise lui permette de percer quelques secrets du cerveau!

Quel est le lien entre la vision, l’attention et les mouvements?

Il existe différentes formes d’attention. Souvent, l’attention se porte sur ce qu’on regarde et l’on utilise ses yeux pour traiter l’information. On peut aussi être attentif à quelque chose qu’on ne regarde pas. Cela vaut pour les mouvements : on peut porter notre attention sur une bouteille d’eau au moment de la prendre ou, parfois, saisir un objet sans regarder, comme une tasse de café pendant qu’on lit. On accomplit ces gestes sans même y penser. Pourtant, ils sollicitent une grande partie du cerveau. Nous voulons comprendre comment ces processus se coordonnent ou fonctionnent séparément dans le cerveau.

Sur quels projets de recherche travaillez-vous actuellement?

Il y en a beaucoup! Pour l’une de nos études, nous avons recours au jeu vidéo Ring Fit Adventure sur Nintendo Switch. Nous savons que l’entraînement cognitif, par exemple apprendre à jouer du piano, aide à freiner la progression des symptômes de la maladie de Parkinson. Nous étudions comment ce jeu, qui combine des exercices physiques et cognitifs, peut améliorer les facultés des personnes qui en sont atteintes.