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Université de Montréal

Communications

L’université novatrice

Dans sa dernière édition, le magazine L’actualité nous livre une entrevue fort intéressante avec Henry J. Eyring, vice-recteur à l’avancement de l’Université Brigham en Idaho. L’homme a révolutionné la pédagogie sur le campus de son université en systématisant l’usage des cours en ligne. Le résultat, spectaculaire, c’est que l’Université Brigham a changé la dynamique même des cours en classe : « Quand les étudiants arrivent en classe, ils ont déjà vu le cours magistral en ligne et fait leurs devoirs. La classe est le lieu de discussions et d’échanges d’un niveau supérieur. »

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Dans sa dernière édition, le magazine L’actualité nous livre une entrevue fort intéressante avec Henry J. Eyring, vice-recteur à l’avancement de l’Université Brigham en Idaho. L’homme a révolutionné la pédagogie sur le campus de son université en systématisant l’usage des cours en ligne. Le résultat, spectaculaire, c’est que l’Université Brigham a changé la dynamique même des cours en classe : « Quand les étudiants arrivent en classe, ils ont déjà vu le cours magistral en ligne et fait leurs devoirs. La classe est le lieu de discussions et d’échanges d’un niveau supérieur. »

Très belle façon de repenser l’enseignement traditionnel en exploitant intelligemment les nouvelles technologies numériques. Le plus beau, c’est que l’établissement de l’Idaho est parvenu à introduire cette réforme en contrôlant ses dépenses et sans trop hausser les droits de scolarité (qui sont tout de même de 5000 $ par année, ce qui est modique chez nos voisins du Sud).

Une telle « expérience pédagogique » serait-elle possible au Québec? J’en doute. Car ce que ça suppose, c’est une grande autonomie institutionnelle. Aux États-Unis, l’écosystème universitaire est caractérisé par la diversité des missions. On trouve des universités publiques, des universités privées, des universités de premier cycle uniquement, des universités dédiées presque exclusivement à la recherche et aux cycles supérieurs, des universités à vocation particulière (santé, humanities, etc.) et, oui, des universités d’entreprise, dont la plus célèbre et la plus ridicule est sans doute la Hamburger University de McDonald’s.

Bref, il n’y a pas une mission, mais bien des missions universitaires. Et cette diversité est reconnue à tous les niveaux, y compris et jusque dans l’autonomie financière des établissements.

Au Québec, l’université se décline encore au singulier. Et tous les établissements cherchent à se couler dans le même moule. Pour qu’une expérience comme celle de l’Université Brigham soit possible ici, il faudrait d’abord briser le moule. Alors, on le brise?