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Université de Montréal

Communications

L’UdeM se retire du secteur des énergies fossiles

 

Mercredi 15 juin 2022

 

Chères et chers membres de la communauté universitaire,

J’ai le grand plaisir de vous annoncer une décision majeure à laquelle nous travaillons depuis déjà plusieurs mois : d’ici le 31 décembre 2025, l’Université de Montréal aura retiré de son fonds de dotation toutes les actions cotées en Bourse de compagnies actives dans le secteur des énergies fossiles, qu’elles soient détenues directement ou indirectement. Cet engagement oriente de manière décisive notre université sur la voie du développement durable.

Cette catégorie de placements représente 4 % du portefeuille du Fonds de dotation, dont la valeur totale est estimée à 420 M$. Je rappelle que le Fonds de dotation nous sert principalement à financer des projets de recherche et des bourses d’études.

L’annonce d’aujourd’hui s’ajoute aux décisions prises ces dernières années par l’Université en matière d’investissement responsable. L’UdeM adhère depuis longtemps aux principes d’investissement responsable de l’Organisation des Nations unies, qui comprennent la prise en compte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. Et en 2021, l’Université s’était engagée à réduire, de 20 % en 2025 et de 35 % d’ici 2030, l’intensité carbone moyenne pondérée des actions cotées en Bourse détenues directement ou indirectement dans son fonds de dotation.  

Couplés à cette annonce, ces engagements me confortent dans la conviction que notre établissement pose les bons gestes. Ils réaffirment notre volonté de réduire notre empreinte carbone, mais surtout ils envoient le signal fort que l’Université de Montréal est à un tournant au chapitre du développement durable.

Car, s’il est écologique, le désinvestissement dans les énergies fossiles est aussi symbolique et politique. On le sait, tous les voyants sont au rouge. Il n’y a qu’à lire le plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat pour comprendre que l’urgence climatique est à nos portes et que les conséquences de l’inaction seraient très sérieuses. Or, il ne faut jamais perdre de vue toute l’influence que nous exerçons dans la société en tant que communauté de penseurs, d’enseignants, de scientifiques et d’étudiantes à l’avenir rempli de promesses. En se retirant des hydrocarbures, l’Université prêche par l’exemple et se range du côté de toutes les études scientifiques, qui nous implorent d’accélérer la transition énergétique. 

Nos collectivités n’ont plus beaucoup le choix de changer pour prendre le virage écologique. Et le changement est le maître mot du plan stratégique que nous avons dévoilé l’automne dernier. « L’Université de Montréal souhaite que son développement soit durable pour l’environnement et la société et que ses choix soient cohérents avec cet idéal », est-il écrit dans la section de ce plan où nous détaillons notre responsabilité sociale. Le développement durable sera le fer de lance de notre vision d’avenir pour les 10 prochaines années. Et je m’autorise à dire que le désinvestissement relatif aux énergies fossiles ne sera pas la dernière fois que nous oserons le changement pour entreprendre des virages verts.

Avec cette annonce, nous rejoignons d’autres universités d’influence en Amérique du Nord engagées dans une démarche de désinvestissement dans le secteur pétrolier. J’aimerais remercier les membres des communautés enseignante, étudiante et philanthropique de l’UdeM qui nous ont fait part de leurs préoccupations et qui ont étayé leurs arguments de façon à soutenir les prises de décision en investissement responsable.

« Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible », écrivait Antoine de Saint-Exupéry. En accélérant sa transition écologique, l’Université de Montréal contribue, à la fois dans ce qu’elle est et dans ce qu’elle fait, à bâtir un monde durablement meilleur.

 

Daniel Jutras

 

Recteur