Passer au contenu

Université de Montréal

Déclaration annuelle du recteur 2025

Le 3 novembre 2025, le recteur Daniel Jutras s’est adressé aux membres de l’Assemblée universitaire à l’occasion de sa déclaration annuelle.

Le :
Dans : Allocution

Chers et chères membres de l’Assemblée universitaire,

J’ai le plaisir de vous présenter ma déclaration annuelle pour 2025. Cet exercice de synthèse et de projection vous est livré sous forme écrite cette année, et nous aurons l’occasion d’approfondir la discussion lors de la séance de l’Assemblée universitaire du 3 novembre. Cette déclaration prend une résonance particulière, alors que j’entame un nouveau mandat de cinq ans qui nous mènera jusqu’en 2030. Le moment est propice pour prendre un peu de hauteur et observer notre trajectoire collective.

C’est avec enthousiasme que je poursuis mon travail au service de notre grande communauté. Dans un contexte géopolitique instable et alors que les finances publiques se resserrent au pays, les motifs d’inquiétude ne manquent pas. Pourtant, à l’approche du 150ᵉ anniversaire de notre université, je demeure convaincu que nous vivons l’un des chapitres les plus prometteurs de notre histoire – et plusieurs signes nous invitent à l’optimisme.

D’abord, l’accélération de la recherche, stimulée notamment par les avancées de l’intelligence artificielle (IA), me convainc que nous vivons un tournant décisif pour la science – sinon pour l’humanité. Loin d’être à la traîne, notre université se trouve à l’avant-garde, tant sur le plan scientifique que sur le plan éthique, dans le développement d’une IA qui sera véritablement au service du bien commun. En témoignent le leadership d’IVADO et de Mila dans notre écosystème d’innovation, le dynamisme de l’Institut Courtois en recherche fondamentale et la quête inlassable d’une IA sécuritaire menée par nos collègues les plus talentueux et talentueuses.

Je me réjouis aussi du formidable appui de nos partenaires et amis, dont la générosité nous a permis d’atteindre à ce jour plus de 80 % de l’objectif d’un milliard de dollars de notre grande campagne philanthropique L’heure est brave. Cette confiance atteste le fort attachement à l’égard de notre université à l’échelle locale comme à l’échelle internationale.

Je suis persuadé que les germes de nos succès futurs ont été semés au cours du premier mandat. Nous avons posé ensemble les bases d’une université plus agile, plus attrayante, plus inclusive, plus affirmée – une université qui place l’expérience étudiante et l’excellence de sa recherche au cœur de ses priorités et qui est prête à relever les défis qui se profilent.

Enfin, je suis inspiré par l’arrivée de nouvelles professeures et de nouveaux professeurs qui insufflent à notre établissement une vision pédagogique renouvelée et résolument interdisciplinaire. Je suis aussi porté par le privilège de côtoyer chaque jour une jeunesse engagée, inventive et profondément consciente des grands enjeux de son époque. Comme beaucoup d’entre vous, j’en tire une source inépuisable d’énergie et de sens.

Mon optimisme demeure lucide : je n’ignore rien des difficultés auxquelles nous faisons déjà face ni des tendances préoccupantes qui pointent à l’horizon. Le rejet de la science et des valeurs universitaires, parfois instrumentalisé par des forces politiques puissantes, nous oblige à défendre la rationalité et le rôle capital que jouent les universités dans l’espace démocratique, économique et social. La liberté universitaire se trouve parfois sous pression, y compris au sein de notre propre société, et nous devons continuer à la protéger et à en rappeler l’importance fondamentale pour notre mission. L’accueil d’étudiantes et d’étudiants internationaux, essentiels à la vitalité culturelle et scientifique de notre université, rencontre des obstacles croissants. Nous poursuivrons nos représentations auprès des gouvernements pour rappeler la contribution de ces jeunes venus de l’étranger dans le développement économique et scientifique du Québec et du Canada, en particulier aux cycles supérieurs. Enfin, le risque de compressions budgétaires, dans un contexte de sous-financement récurrent, pourrait limiter notre capacité à concrétiser nos ambitions, y compris dans la réalisation des grands projets d’infrastructure et de revitalisation de nos campus.

Ce sont autant de défis qui soulignent la nécessité de revisiter le contrat social des universités et de redoubler d’efforts pour expliquer clairement ce que nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous souhaitons offrir à la collectivité – et tout particulièrement à ceux et celles qui doutent encore de la pertinence de notre mission et de l’effet concret que notre expertise peut avoir sur leur vie.

 

À la hauteur des meilleures universités

Ce deuxième mandat s’inscrit sous le signe de la continuité, avec une équipe de direction talentueuse largement reconduite. Je suis très reconnaissant à Pascale Lefrançois d’avoir accepté d’ajouter à ses responsabilités de vice-rectrice aux affaires étudiantes et aux études celles de vice-rectrice principale, chargée d’assurer le suivi du plan stratégique et de nos grands chantiers, y compris l’élaboration d’une stratégie numérique encore plus robuste. Cette dernière constitue un projet crucial, qui vise à mieux arrimer nos initiatives numériques pour répondre aux défis posés par les avancées technologiques et pédagogiques – qu’il s’agisse de l’enseignement hybride ou soutenu par l’IA, de la multiplication des salles de simulation et des équipements intelligents, des besoins accrus en stockage pour la recherche, de la protection des données, de l’amélioration des services ou encore de la forte croissance des connexions Wi-Fi sur les campus.

L’équipe de Pascale Lefrançois s’emploie à réactualiser notre plan stratégique afin de le rattacher plus étroitement à la réalité de l’Université et d’y intégrer des indicateurs clés pour en mesurer le succès. Je le dis d’emblée, nous ne changerons rien à la proposition de départ, mais nous relisons une feuille de route élaborée en 2021 avec des lunettes de 2025, conscients que, si les défis observés alors n’ont rien perdu de leur pertinence, le monde autour de nous évolue rapidement. Une chose est sûre : notre ambition de devenir l’université de langue française la plus influente au monde reste entière et assumée.
Cet objectif établi il y a cinq ans suscite encore parfois des questions sur la manière dont il se traduira concrètement et sur la façon de l’articuler au quotidien. J’aimerais qu’on le comprenne comme une aspiration collective, un horizon mobilisateur qui nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes.

Nous savons qu’une telle influence ne se mesurera jamais parfaitement – et c’est tant mieux. Elle se manifeste dans une multitude de gestes, d’idées et d’initiatives qui, ensemble, donnent sa force à notre université. Qu’il s’agisse d’une percée scientifique ou d’un prix prestigieux, d’un appel à l’action sur l’encadrement de l’intelligence artificielle ou d’une sensibilisation du public à une règlementation sur les contaminants émergents, d’un projet étudiant novateur qui inspire tout le réseau universitaire, d’un campus délocalisé qui soutient le développement d’une région, d’une professeure qui éclaire les décisions publiques ou d’une victoire sportive qui fait rayonner nos couleurs, chaque membre de notre communauté contribue à accroître la capacité d’action et d’influence de l’Université de Montréal dans le monde.

Au-delà de la réalisation de nos projets et de l’atteinte de nos indicateurs de succès, notre vision prendra pleinement forme au début des années 2030 si l’UdeM parvient à se hisser parmi les meilleures universités du monde.

Chacun et chacune d’entre nous a sans doute son propre panthéon de ces établissements d’exception. Ils disposent souvent de ressources considérables, bien supérieures à nos moyens financiers, mais leurs actions, leurs valeurs et leurs choix peuvent nous inspirer. Les grandes universités du monde – celles dont l’influence est incontestable, dont le capital culturel et scientifique est immense et dont l’image de marque est solidement enracinée – partagent en effet certaines caractéristiques qui peuvent servir de point de référence pour l’Université de Montréal de demain.

D’abord, les meilleures universités, les universités influentes, sont toujours une destination de choix pour la population étudiante. Elles offrent une expérience d’études inspirante et transformatrice, soutiennent la réussite de leurs étudiants et étudiantes et œuvrent au succès de leurs diplômés et diplômées. Elles attirent des personnes talentueuses de partout sur la planète, dans la population étudiante comme dans le corps professoral. Enfin, elles ont des campus reconnus pour leur caractère chaleureux et leur beauté.
Dans cette perspective, nous avons engagé un vaste chantier visant à rehausser l’expérience étudiante, de l’inscription à la délivrance du diplôme. L’accueil des étudiantes et des étudiants a été repensé avec un processus d’admission plus fluide et une semaine d’intégration conviviale et largement appréciée. Nous développons notre offre de formation interfacultaire et proposons des parcours personnalisés intégrant des expériences originales, comme un stage en milieu communautaire ou une immersion dans le monde de la recherche. Et nous poursuivons nos réflexions sur l’utilisation des outils numériques pour enrichir les cours tout en maintenant au cœur de l’expérience universitaire l’importance des interactions en présentiel.

Je sais que chaque membre du personnel enseignant à l’UdeM a à cœur d’offrir une formation et un encadrement à la fois stimulants et pertinents. Il reste encore du travail à faire pour que le temps passé en classe, au laboratoire, dans les ateliers de création ou dans nos autres lieux d’apprentissage devienne pleinement une source d’inspiration et d’enthousiasme pour nos étudiants et étudiantes. Mais je suis déjà grandement impressionné par la passion contagieuse de celles et ceux que nous avons honorés ces dernières années à travers les prix d’excellence en enseignement.

Aux cycles supérieurs, le programme des Bourses de la montagne représente une avancée majeure en matière de financement étudiant. Nous avons encore du retard à combler par rapport aux autres grandes universités de recherche canadiennes, mais nous sommes sur la bonne voie. Au-delà de ce soutien financier accru, ce qui m’encourage le plus, c’est l’effort soutenu de plusieurs membres de notre communauté pour renforcer la pertinence et la profondeur de nos programmes de doctorat – notamment à travers les Saisons des ESP, qui permettent d’accompagner nos doctorantes et doctorants dans leur développement professionnel.

Pour attirer les talents les plus prometteurs qui résident à l’étranger, nous menons notre initiative philanthropique la plus ambitieuse et poursuivons nos démarches, avec nos partenaires, afin de convaincre les gouvernements de faire du Québec et du Canada des destinations privilégiées pour la recherche et l’accueil des jeunes chercheurs et chercheuses.

Sur le plan des infrastructures, nous avons entrepris le plus important programme de rénovation et de réaménagement de l’histoire du campus de la montagne. Je vous remercie tous et toutes de votre patience alors que ces travaux perturbent parfois vos activités quotidiennes. D’ici quelques années, ces transformations offriront de nouveaux lieux de convivialité, encore trop rares aujourd’hui, et renforceront l’attrait de notre campus patrimonial. La nouvelle place Publique en est déjà un exemple frappant : elle illustre parfaitement comment des lieux bien conçus peuvent bonifier l’expérience universitaire.

Ensuite, les meilleures universités, les universités d’influence, ont un leadership scientifique reconnu. Elles contribuent à la conversation mondiale dans un noyau de disciplines où elles excellent. Elles sont imprégnées par une véritable culture de la recherche qui percole jusque dans l’enseignement au premier cycle. Elles soutiennent les carrières au sein de leur corps professoral et mènent des projets scientifiques d’envergure. Ces établissements sont présents dans les réseaux universitaires les plus importants.

Ensuite, les meilleures universités, les universités d’influence, ont un leadership scientifique reconnu. Elles contribuent à la conversation mondiale dans un noyau de disciplines où elles excellent. Elles sont imprégnées par une véritable culture de la recherche qui percole jusque dans l’enseignement au premier cycle. Elles soutiennent les carrières au sein de leur corps professoral et mènent des projets scientifiques d’envergure. Ces établissements sont présents dans les réseaux universitaires les plus importants.

Pour atteindre cette destination, nous avons lancé le chantier Culture d’excellence de la recherche, qui progresse avec dynamisme et porte déjà ses fruits. Si des avancées majeures ont été réalisées dans l’analyse des données de la recherche, les résultats les plus tangibles se traduisent par la réorganisation de notre équipe de soutien, désormais axée sur des services de proximité. Par exemple, depuis un an, les chercheuses et chercheurs bénéficient d’un accompagnement personnalisé dans leurs démarches administratives grâce à notre nouveau service Compas. Ils peuvent ainsi se consacrer davantage à leur véritable passion : la recherche. Ce service, déjà très apprécié, sera bientôt enrichi par la présence, dans chacune de nos facultés et écoles, de conseillers et conseillères en soutien à la recherche.

 

La progression des carrières professorales fait aussi l’objet d’une attention renouvelée, notamment avec la mise en place d’un programme de soutien de deux ans pour les nouveaux professeurs et professeures et l’introduction d’un parcours de leadership pour les nouvelles directions départementales.

L’un des signes les plus probants du succès de nos initiatives réside dans la réponse de notre communauté de recherche. L’appel à déposer plus de demandes de subvention a manifestement été entendu. À titre d’exemple, nous observons en 2025 une hausse marquée pour les trois grands conseils subventionnaires – +40 % au dernier concours des subventions Savoir du CRSH, +28 % au concours Projet des IRSC et +21 % au concours du Programme de subventions à la découverte du CRSNG. Nous avons ainsi rattrapé, et même dépassé, le nombre de demandes soumises avant la pandémie de COVID-19.

Puisque le taux de succès de nos demandes de subvention est bon, cette hausse devrait se traduire par une augmentation du financement de la recherche à l’UdeM – une excellente nouvelle pour nos équipes de recherche, nos étudiantes et étudiants, mais aussi pour la notoriété de notre université, déjà la troisième au pays en importance sur la base des revenus de recherche annuels, en incluant l’apport de nos écoles affiliées, Polytechnique Montréal et HEC Montréal. Je suis convaincu que cette position exceptionnelle sera encore raffermie au cours des prochaines années si nous continuons à soutenir nos chercheurs et chercheuses dans leurs aspirations et leurs efforts.

Dans un contexte où le Canada fait face à des défis économiques, sociaux et technologiques inédits, la voix des grandes universités de recherche doit se faire davantage entendre à Ottawa. Je veillerai personnellement à ce qu’elle le soit, à titre de président du conseil d’administration d’U15 Canada, qui regroupe les plus importantes universités de recherche du pays.

On sait aussi que les meilleures universités jouent un rôle déterminant au service du bien commun. Leurs professeures et professeurs se distinguent par la qualité de leur engagement, leurs initiatives font école et elles sont en première ligne pour défendre les valeurs et la liberté universitaires.

À cet égard, notre université fait preuve d’un dynamisme remarquable. L’ouverture de campus décentralisés pour atténuer les pénuries de main-d’œuvre en santé illustre parfaitement notre capacité à répondre à des enjeux concrets pour le Québec. Le campus de médecine de Trois-Rivières, créé il y a un peu plus de 20 ans, s’est imposé comme un modèle : les trois autres facultés de médecine québécoises ont depuis ouvert des campus régionaux. Nous avons poursuivi cette innovation avec le campus délocalisé de médecine vétérinaire à Rimouski et, dès l’an prochain, un nouveau campus dans les Laurentides accueillera des cohortes en médecine et, dès 2027, en pharmacie.

Il ne se passe presque pas un jour sans que les médias rapportent un projet mené à l’UdeM ou sollicitent l’expertise de nos collègues sur une question d’actualité. Plusieurs de nos chercheuses et chercheurs sont reconnus pour leur engagement : on propose des solutions pour lutter contre l’itinérance et la toxicomanie, favoriser l’égalité des chances à l’école, assurer la sécurité des élèves dans leurs déplacements, prévenir la maladie de Lyme, combattre la cybercriminalité, adapter l’opéra aux nouvelles technologies ou encore mieux comprendre l’expérience migratoire à travers la littérature. De nouvelles voix portent l’influence de l’Université dans l’espace public, comme Hugo Larochelle, nouveau directeur scientifique de Mila et ardent promoteur d’une intelligence artificielle responsable; Delphine Bouilly, qui codirige non pas un, mais trois réseaux stratégiques sur les matériaux de pointe; ou nos collègues de l’IREx, qui sont sur toutes les tribunes pour expliquer les plus récentes percées de la science en astronomie.

Le leadership autochtone s’exprime désormais à tous les échelons de l’Université – du Conseil à la communauté étudiante en passant par l’équipe de direction. Les valeurs d’équité, de diversité et d’inclusion continuent à inspirer nos actions et de guider nos décisions. Par ailleurs, l’obtention récente de la certification STARS Or en développement durable – une distinction majeure dans le milieu universitaire international – témoigne de notre capacité de mobilisation collective pour intégrer le développement durable au cœur de nos activités et de notre mission. Nous devrons travailler d’arrache-pied pour maintenir ce leadership, préserver cette certification et viser, dans un horizon raisonnable, le niveau Platine.

L’influence des meilleures universités s’exprime aussi dans leur capacité à nourrir d’importants foyers d’innovation. Elles se tiennent à l’avant-garde des technologies pour accélérer la recherche et offrent un terreau fertile à la création d’entreprises, qu’elles soient à vocation économique ou sociale.

L’UdeM n’a jamais été en reste en matière d’innovation, comme le montrent les succès de valorisation de la recherche tels que le détecteur de drogue portatif d’Anasens, issu des travaux du professeur Alexis Vallée-Bélisle ou le traitement du cancer du sang mis au point avec la molécule UM171 par les professeurs Guy Sauvageau et Anne Marinier. Pour ne rien dire de nos diplômés, dont plusieurs ont marqué l’innovation québécoise, ou d’autres membres du personnel enseignant, comme le professeur associé de design industriel Michel Dallaire à qui l’on doit la conception du BIXI, que le magazine Time vient d’inclure dans sa liste des plus grandes innovations du premier quart de siècle, aux côté de l’IPhone et de Youtube.

Toutefois, un alignement favorable entre la recherche et la philanthropie au cours des dernières années nous a donné les moyens de faire de l’UdeM l’université innovante par excellence du monde francophone. L’obtention de deux subventions majeures du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, conjuguée à des dons historiques de la Fondation Chopin-Péladeau et de Québecor d’une part et de la Fondation Courtois d’autre part, a permis la création d’IVADO – une plateforme de premier plan pour l’intégration de l’intelligence artificielle –, du programme en entrepreneuriat Millénium Québecor, qui nous fait entrer dans la ligue des grandes universités nord-américaines dans ce domaine, et de l’Institut Courtois, qui met les avancées de l’intelligence artificielle au service de la découverte de nouveaux matériaux.

Ce trio – IVADO, l’Institut Courtois et Millénium Québecor – représente une force distinctive de l’UdeM et ouvre des horizons qui paraissaient encore inaccessibles il y a quelques années, tant pour accélérer la recherche que pour transformer les découvertes en applications concrètes pour la société.

Au cours des prochains mois, notre attention à l’échelon institutionnel se portera sur la nécessaire modernisation de nos politiques et de nos outils en matière de recherche partenariale et de valorisation de la recherche. L’objectif est de maximiser les retombées économiques, sociales et culturelles du travail de nos chercheurs et chercheuses tout en leur offrant une approche plus structurée et proactive de développement des affaires en recherche.

Enfin, les meilleures universités ont une forte capacité d’attraction. Elles mobilisent d’importants fonds philanthropiques, bénéficient d’un appui indéfectible de leurs diplômés et diplômées et rayonnent à l’étranger grâce à la solidité de leur image de marque et à leur prestige.

Pour se convaincre de la force d’attraction grandissante de notre université, il suffit de regarder l’évolution de notre campagne philanthropique L’heure est brave. Déjà 805 M$ ont été amassés sur un objectif de 1 G$, un montant qui avait fait froncer quelques sourcils à l’hiver 2024, au lancement de la campagne, tant il semblait ambitieux pour une université francophone. En plus de solidifier le lien que nous entretenons avec notre communauté diplômée, nos partenaires et nos amis, cette campagne sera un puissant moteur du développement de notre établissement pour la prochaine décennie.

L’image de marque est un autre domaine dans lequel notre université a fait des progrès remarquables au cours des dernières années. Il y a désormais une signature institutionnelle claire dans notre manière de communiquer, en attestent la qualité et la cohérence de nos campagnes publicitaires et de nos différents outils de communication, tant sur le plan graphique que dans la tonalité.

Cela ne nous épargne toutefois pas la tâche de réfléchir à ce qui fait notre singularité dans le paysage universitaire ni aux forces que nous souhaitons mettre en lumière. Une récente enquête sur la perception de l’UdeM, menée auprès de la population étudiante générale, de nos personnes diplômées et du grand public, confirme une intuition que plusieurs d’entre nous partagent : si peu de gens parviennent à nommer nos faiblesses, ils peinent tout autant à désigner clairement nos forces. C’est à nous de combler cet espace. Si nous voulons montrer que l’UdeM est bien plus qu’une université « conventionnelle », nous devons affirmer haut et fort ce qui la rend unique, ce qui la distingue et ce qui inspire la fierté d’en faire partie.

 

L’avenir que nous choisissons

Cette université d’influence que j’ai esquissée à travers ces pages, elle se construit déjà. Je souhaite qu’elle existe pleinement. La question se pose : pourquoi poursuivre avec autant d’ardeur cet idéal?

Au-delà de la reconnaissance qu’elle apporte à nos chercheurs et chercheuses, de la valeur de nos diplômes et de notre capacité à attirer les talents les plus prometteurs, l’influence est ce qui nous permet de faire rayonner la connaissance, de transformer les idées en actions et d’offrir à nos étudiantes et étudiants – et à la société tout entière – la possibilité de mieux comprendre le monde pour mieux le transformer.

Mais il y a aussi une raison plus intime : celle de donner un sens encore plus profond à notre travail, à notre engagement et à notre appartenance à cette communauté qui cherche, qui enseigne et qui agit. C’est ce sentiment partagé de contribuer à quelque chose de plus grand que soi qui, au fond, donne toute sa force à l’Université de Montréal.

Ainsi, nous poursuivons les efforts de plusieurs générations qui ont bâti, patiemment et avec conviction, la plus grande université francophone des Amériques. En 2028, lorsque nous célébrerons ses 150 ans, je souhaite que nous puissions contempler ce chemin parcouru avec fierté et surtout avec une confiance solide pour affronter et façonner les décennies à venir.